Les Systèmes d’Information Géographique (SIG) et la topographie au service de la gestion des risques d’inondation au Burkina Faso

Le Burkina Faso, comme de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest, est régulièrement confronté à des événements climatiques extrêmes, notamment des inondations. Ces phénomènes naturels ont des conséquences désastreuses sur les populations, les infrastructures et l’économie du pays. Pour faire face à cette problématique, les autorités et les acteurs de la société civile se tournent de plus en plus vers les nouvelles technologies, et en particulier les Systèmes d’Information Géographique (SIG). Couplés aux données topographiques, les SIG offrent des outils puissants pour analyser les risques, élaborer des plans d’action et suivre l’évolution de la situation.

Les SIG : un outil indispensable pour la gestion des risques

Les SIG sont des systèmes informatiques qui permettent de collecter, de stocker, de gérer, d’analyser et de représenter des données géographiques. Ces données peuvent être de nature très variée : cartes, images satellites, relevés topographiques, etc. Grâce à des interfaces intuitives, les SIG permettent de créer des cartes thématiques, de réaliser des analyses spatiales complexes et de produire des rapports personnalisés.

La topographie : le socle des SIG pour l’étude des risques d’inondation

La topographie est la science qui a pour objet la représentation de la surface de la Terre. Les données topographiques, telles que les altitudes, les pentes et les courbes de niveau, sont essentielles pour comprendre le relief et les écoulements d’eau. Ces données sont collectées sur le terrain par des topographes à l’aide d’instruments spécialisés (niveaux, tachéomètres, GPS) ou par des méthodes de télédétection (lidar, photogrammétrie).

Intégration des données topographiques dans les SIG

Les données topographiques sont un élément clé des SIG. Elles permettent de créer des modèles numériques de terrain (MNT) qui représentent la forme du terrain en trois dimensions. Ces MNT sont utilisés pour :

  • Délimiter les zones inondables: En analysant les courbes de niveau et les pentes, il est possible d’identifier les zones basses susceptibles d’être inondées.
  • Évaluer la vulnérabilité des infrastructures: Les MNT permettent de déterminer la proximité des infrastructures (routes, bâtiments) par rapport aux cours d’eau et aux zones inondables.
  • Simuler les écoulements d’eau: Des modèles hydrologiques peuvent être couplés aux MNT pour simuler la propagation des crues et évaluer l’impact potentiel des inondations.

Applications des SIG et de la topographie dans la gestion des risques d’inondation au Burkina Faso

  • Cartographie des risques: Les SIG permettent de produire des cartes des zones à risque d’inondation en croisant les données topographiques avec d’autres informations (occupation du sol, nature des sols, etc.).
  • Planification de l’aménagement du territoire: Les SIG aident à prendre des décisions éclairées en matière d’aménagement du territoire, en évitant de construire dans les zones à risque et en favorisant les aménagements naturels (zones humides, cours d’eau).
  • Suivi des évolutions: Les SIG permettent de suivre l’évolution des risques dans le temps, en comparant les cartes réalisées à différentes dates.
  • Sensibilisation et communication: Les cartes produites par les SIG sont des outils de communication efficaces pour sensibiliser les populations aux risques et les inciter à adopter des comportements responsables.

Les défis et perspectives

Malgré les nombreux avantages des SIG et de la topographie, leur utilisation au Burkina Faso reste confrontée à plusieurs défis :

  • Manque de données: Les données topographiques et les données socio-économiques sont souvent incomplètes ou de mauvaise qualité.
  • Capacités techniques limitées: Les ressources humaines et financières nécessaires à la mise en œuvre des SIG sont souvent insuffisantes.
  • Accès aux technologies: L’accès à des équipements informatiques performants et à des logiciels spécialisés reste limité pour une grande partie de la population.

Pour relever ces défis, il est nécessaire de :

  • Renforcer les capacités nationales: Former les acteurs locaux à l’utilisation des SIG et à l’interprétation des données topographiques.
  • Développer des partenariats: Favoriser la collaboration entre les institutions publiques, les universités, les ONG et le secteur privé.
  • Promouvoir l’utilisation des données ouvertes: Faciliter l’accès aux données géographiques pour tous les acteurs.

Conclusion

Les SIG et la topographie offrent des outils puissants pour améliorer la gestion des risques d’inondation au Burkina Faso. En permettant une meilleure compréhension du territoire, une évaluation plus précise des risques et une planification plus efficace, ces technologies contribuent à renforcer la résilience des populations face aux événements climatiques extrêmes. Cependant, leur mise en œuvre nécessite des investissements importants en matière de formation, de données et de technologies.